Lettre à ceux qui ne supportent pas ce que j’écris – 23 déc. 2019
Lors de mon précédant envoi en nombre, dans les 4 jours d’envois suivis de 4 jours supplémentaires pour laisser un peu de temps de réaction, jusqu’au 29 novembre, le moteur de unblog.fr donne 20 visites par jour en moyenne sur mon blog, une centaine de visites en étant large soit, sur les 1430 envois, 7% de lecteurs. Ça fait tout de même une grosse majorité qui se foutent du réchauffement climatique comme de leur première chemise ! Alors que les dégâts qui nous attendent sont incomparablement pires que tout ce qu’ont pu subir nos parents, grands-parents et arrières-grands-parents lors des deux guerres mondiales réunies…
Durant la seconde guerre mondiale, il y avait les collabos actifs, et les collabos passifs. Et, face à eux, les résistants. Aujourd’hui on ne peut pas dire que nous soyons nombreux dans les rangs de la Résistance ! Même si, pourtant, le danger est nul par rapport à 39-45. Ça laisse pantois.
Bon. Ceux qui lisent régulièrement et suivent le sens de ce que j’écris ne se sentiront pas visés et se reconnaîtront. Les autres pourront se sentir agressés. Mais quelle est l’ampleur de l’agression que je me permets de vous infliger aujourd’hui, à côté de celle que je dénonce et que j’essaie de contrer, sans succès pour l’instant, sans succès jusqu’à ce qu’il soit définitivement trop tard pour anticiper ?!
Eichmann disait qu’il obéissait aux ordres. Mais là vous obéissez à qui ? À quoi ?!
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J’ai donné à lire La Terre inhabitable à une connaissance qui ne me lit que très rarement. Sa réaction : « Lu. Merci. Votre pensée n’est pas toujours limpide…» Et sa compréhension de ce qui se joue, elle est comment ? Et la vôtre ? Lequel des deux problèmes est le plus important : l’apocalypse en cours ou le soi-disant manque de limpidité de ma pensée ? « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », déni, déni devant ce qui arrive, ce qui nous arrive, aveuglement généralisé, je n’en reviens pas !
Autre réaction, à ce texte cette fois-ci : « Cher Robin, Je comprends très bien le désarroi et la déception face au suivisme étatique et dominant. Cependant je ne suis pas d’accord avec le mot collaborateur …etc. L’histoire du mouvement social montre qu’il y a eu toujours des individus plus en avant que les autres entre 1 et 5% à tout casser ! Donc je te soutiens évidemment mais nous ne pouvons pas reprocher les gens qui ne nous aident pas dans notre cause ou ne bougent pas. »
Il y a de cela quelques années en arrière j’avais édulcoré ma conférence gesticulée parce qu’une amie avait été choquée par ma comparaison avec les victimes de la seconde guerre mondiale. Et puis aujourd’hui, avec D2W mais aussi Bertrand Méheust et tant d’autres, nous commençons à prendre conscience que ce qui nous attend est sans commune mesure avec les deux guerres mondiales réunies en termes de destruction massive, et que notre léthargie est incompréhensible face à l’absence de risques à nous engager dans une réflexion et une action concrètes pour inverser le processus mortifère.
« Nous savons mais nous ne croyons pas ce que nous savons » disait Günter Anders.
3 janvier. Une réaction :
Bonjour Robin, Il est un peu prétentieux de penser que ceux qui ne lisent pas ton blog (les 93%) se foutent du réchauffement climatique… comme si ta parole était au centre du problème !—————————_Ma réponse :As-tu lu La Terre inhabitable. 19 décembre 2019 ?Crois-tu que c’est une question d’ego personnel ou bien plutôt une question de survie collective ?Je me fous de ma parole, en revanche l’absence de réaction semble tout de même montrer que la prise de conscience de l’ampleur du problème reste encore absente.Dernier exemple en date : un groupe de 10 personnes qui rigolaient sur l’Australie, sans se rendre compte que ça NOUS concerne et que ça nous concernera sous peu…
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——————————–_Une seconde réaction : « cette comparaison est juste hallucinante »——————————-_Ma réponse :voir La terre inhabitable et Bertrand Méheust lorsqu’il écrit :
« Il est clair que, dans la durée, le chiffre des victimes laissera loin derrière lui les cinquante millions de morts de la Seconde Guerre mondiale. Et ce sombre tableau ne considère que les effets du réchauffement climatique, sans tenir compte de toutes les autres nuisances agissant en synergie. En résumé, ‹‹ce n’est pas la même chose››, parce que, sous un certain angle, c’est pire. »
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Une troisième réaction :
je viens de recevoir ton coup de gueule qui, je n’en doute pas, a dû en fâcher quelques-uns. Je comprends d’autant mieux ta déception que je la partage avec bien d’autres blogueurs et militants de tous poils. Il semble bien que la situation politique, sociale, environnementale induise la surdité de nos contemporains et nous contraignent à crier dans le désert.
Et puis il y a tant de gens plus doués que nous pour manier les blogs ou sites, pour faire des conférences et passer dans les médias… N’oublions pas que nous sommes dans une société marchande où il faut « savoir se vendre ». Si on ne te connait pas, comment irions nous cliquer sur un blog bizarrement intitulé « Gorgerouge »? J’ai fait la même erreur avec mon blog Désargence, un mot qui n’existe même pas dans les dicos, et pire, que Google ne connait pas ! ( http://desargence.over-blog.com/ )Les derniers articles que j’ai lus sur ton blog auraient mérité un commentaire (en particulier celui sur D2W et sur Arthur Keller), mais je n’ai même pas trouvé le mode d’emploi pour te répondre. Aussi doué que toi, j’ai perdu ma liste d’adresses mail suite à un piratage et j’ai mis 3h pour retrouver ton adresse mail que je ne voyais pas apparaitre sur ton blog.Nous sommes des « artisans » pas des « startupers »…Ceci dit; et à propos d’Arthur Keller, il n’y a qu’une chose sur laquelle je sois d’accord avec lui, c’est sur la nécessité de proposer un nouveau récit qui soit aussi réaliste qu’attractif (il le dit mais ne le fait pas). Or, tu proposes de revenir à l’artisanat ce qui revient à se passer de smartphone et je propose d’abolir l’argent et l’échange marchand, ce qui revient à se passer du tourisme à Djerba, Bali ou Acapulco! On est fous, on s’en fout, on le sait… Moi au moins j’ai tenté le récit avec mon « Porte-Monnaie » (si tu ne l’as pas lu, il est en ligne sur mon blog Désargence).En attendant que nous soyons plus nombreux dans les rangs de la Résistance, je te souhaite une santé suffisante pour gueuler encore dans le désert. Amitiés
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